Anne Isabelle Blog

Parce que le boulot, le salaire, l'équipe, ça passe. Dans 20 ans c'est terminé. 

Partir, pour nourrir ma vie

Pour y mettre davantage de relations concrêtes que de relations virtuelles

Devenir importante pour des gens

Partir pour m'occuper d'un enfant dans le cadre d'un parrainage de proximité

Pour être bénévole dans des associations : Ukraine, alphabétisation, SPA...

Ce serait ça faire famille. A défaut d'avoir la mienne. 

Faire famille, dans les activités et la relation aux autres. 

Dans ce que je mettrais du don de moi. 

Aujourd'hui, j'ai fait voir à une mère et sa fille ukrainienne, une partie de Cherbourg , la Basilique, une partie du musée de la cité de la mer, et la montagne du roule pour Cherbourg d'en haut. 

J'ai beaucoup aimé faire découvrir tout cela et voir les réactions de l'enfant. 

Elle était ravie et va en garder des souvenir. 

Cela m'a fait penser que donner, transmettre aux autres est quelque chose qui me rend heureuse. 

Et que mon bonheur dépendra de ce que je mettrai dans ma vie et non de mes plaintes de ce qui devrait m'être apporté. 

Personne ne viendra vers moi, si je ne donne pas auparavant. Et même si on ne me donne pas en retour, donner m'apporte plus que rester chez moi à n'être là pour personne. 

Donner c'est qui remplira ma vie, et me fera partager des expériences. 

Donner de mon temps, partager mes expériences avec d'autres, être bienveillante, être à l'écoute. Cela m'apportera de l'attention des autres, et me fera exister à leurs yeux et aux yeux du monde. 

Tout viendra des opportunités que je saurai me crééer et non de mon confort dans l'isolement. 

J'ai rencontré Marguerite aujourd'hui. 

J'ai dit en plaisantant qu'elle pourrait être ma fille. 

Et j'ai partagé avec elle comme je partagerais avec une amie de mon âge. 

Alors cela m'a fait bizarre lorsqu'elle m'a dit qu'elle ne souhaitait pas encore me tutoyer car j'avais le même âge que sa mère, par respect pour la personne "âgée" que je suis. 

Cela me met en face d'une réalité :j'ai 47 ans et 37 ni 27.

Jai bien besoin pour me mieux me connecter aux autres d'être mise en face de réalité et de sortir de mon petit monde. 

Rien de mieux que ça de faire, d'oser et d'être dans la rencontre de l'autre. 

Il faut que je m'ouvre encore davantage. 

Même si je n'avais pas eu de coup de coeur dans mes échanges par tchat et par visio (sans vidéo sur messenger), je voyais quelqu'un de gentil et de respectueux, qui gagne sa vie. 

Dès que je me sens à l'aise, je ne peux pas m'empêcher d'insister dans mes idées et de faire des leçons de morale sur sa personnalité. 

Je ne réfléchis pas assez. Il n'avait pas besoin de ça. Voilà pourquoi après 3H30 d'échange, il a coupé court. 

Je ne peux pas non plus m'empêcher de penser que si j'avais vraiment eu un coup de coeur, je l'aurais davantage respecté, inconsciemment. 

Me revient aussi cette crainte exprimée dans mes échanges avec ma psy : que dès que je ferai des impairs comportmentaux, je serais rejetée. J'avais raison, mais elle ne l'a pas pris en compte indiquant qu'on ne pouvait pas être parfaite, et qu'on devait m'aimer telle que je suis. 

Je suis déçue de moi-même malgrè tout. Cela prouve que j'ai encore beaucoup de travail à faire pour savoir comment me faire apprécier et avoir un cercle relationnel. 

Mais je cherchais quelqu'un pour moi, il y avait trop de choses qui ne matchaient pas : 

- ses opinions simplistes sur le plan politique

- son manque d'esprit d'analyse

- son manque de culture

- son manque d'intérêt sur moi, sauf quand je lui fais comprendre. 

Il ne m'a pas fait vibrer. Je me sentais bien avec lui mais sans plus. 

Je ne suis peut-être pas faite pour ce genre de rencontre. Trop d'exigences et d'espoir y sont liés. Peut-être que je suis plus faite pour des rencontres spontanées. 

Sortir souvent est une chose, mais peut-être qu'il faut que je fasse des choses plus spécifiques pur faire La rencontre. 

Est-ce içi à Cherbourg que je vais pouvoir le faire ? Dans une ville où culturellement il y a si peu d'opportunités. 

Toujours les mêmes questions...

Tout un programme ! 

Mais le meilleur conseil qui soit de ma chère tante. 

Ne les laisse pas avoir de l'emprise sur toi. 

Tu t'en fous . 

Fais ton travail et trace ta route. 

Est-ce qu'on est ce qu'on pense ou bien on attire ce qu'on pense de soi ? 

Je hais les dimanches. Les heures sont longues. Personne à aller voir. Personne avec qui partager mon temps. Personne qui se soucit de vous, sauf si vous les interpellez. J'en interpelle en l'occurance une. Une fois qu'elle ne sera plus là, que me restera -t-il ? 

Le manque d'amour, l'isolement familial et la solitude. Je me demande vraiment combien de temps je pourrais le supporter. Et pourtant, cela fait des années que c'est comme cela. 

Ce qui m'a fait avancer dans la vie est de ne pas croire aux évidences. Il y a dans ce que je pense, une évidence forte et implacable. 

Celle que j'ai une chance sur 100 de réussir à trouver quelqu'un avec qui partager ma vie. Et pour cause, j'ai quasiment renoncé à cet espoir, parce que je ne me vois pas suffisament d'atouts et d'envie pour aller dans ce sens.  Et plus je vieillis, plus cette perspective me paraît un rêve irréalisable, qu'il vaut mieux oublier. 

Je me laisse guider par les pensées uniquement négatives dans ma percetion de moi-même. Jamais je ne fais assez bien les choses, dans ma relation aux autres notamment. Comment pourrais-je jamais lacher prise et m'en remettre ne serait-ce qu'un instant à quelqu'un d'autre ? 

Personne ne voit tous les combats que je dois mener au quotidien pour maintenir ce que j'ai. 

Le plus dur combat que je mène est cette lutte contre moi-même et cette lutte contre ces pensées négatives.

J'avance comme je peux, parce que je suis seule. Imaginez-vous ne jamais être aidé, comment vous avanceriez dans la vie ? Alors j'avance. J'obtiens certaines choses, mais plus lentement que les autres, qui ont tout si vite et facilement, qu'ils ont l'impression que ce sont les autres qui ne savent pas faire. Ils ne pensent pas à leur chance. 

Il est plus dur avec le temps de supporter la chance des autres. Continuer à sourire ou à partager avec eux ce qu'ils vivent, sans que cela m'affecte est aussi un combat. 

Il y a des fois où je m'imagine guerrière sur un champs de bataille. Parce que je me dis, que je suis sacrément solide et que j'ai mené tant de durs combats dans ma vie, que je reste en vie du fait de cette capacité et de ma résilence. Je ne lache rien. Je m'accroche à la vie, (comme une entité à part) en espérant toujours qu'elle m'apportera quelque chose de mieux, et que mes rêves se concrétiseront. C'est cela aussi ma nature profonde. 

Ce que je fais me définit. Et donc ce que je pense et qui m'amène à faire les choses me définissent aussi. Alors j'ai tout intérêt à penser de façon positive. 

Etre ou ne pas être ambitieuse, ou en tous les cas, l'être suffisamment sans l'être trop. 

M'interroger sur ma place. Elle ne sera jamais juste. 

Je n'ai pas de famille, alors mon travail, sa pérenité, un salaire stable et garantit, les lieux, les collègues, tout cela a une importance importante. J'y mets sans aucun doute trop d'affectif, malgré moi. Je m'y accroche irraisonnablement. 

L'ambition m'a servi pour ma stabilité d'aujourd'hui, mais j'ai mal choisi ma voie. J'ai su m'adapter parce que j'ai des ressources (je suis combattante et résiliente). Mais d'avoir manqué de guides, d'exemples, d'intérêt, d'amour, d'aides fait que j'ai mal choisi ma voie. 

Je ne peux plus revenir en arrière. 

Cette stabilité professionnelle est de nouveau remise en question. 

C'est étonnant comme la vie me rattrappe et me montre toujours qu'elle ne me laisse pas le choix; choix que je ne me résous pas à faire seule, quitte à me sentir mal. 

Petit à petit, je me dirige de nouveau vers ce changement de vie professionnelle, de vie tout court, et la question de "la juste ambition" va de nouveau se poser. 

J'espère seulement que la chance sera avec moi et que cela sera moins brutal que la dernière fois avec la Vendée et aussi plus facile. 

J'ai peur. 

Moi qui me voit déjà un avenir bien sombre, est-ce qu'ailleurs, sur un nouveau poste, dans une nouvelle ville, les opportunités seront meilleures ? 

Vais-je seulement pouvoir me poser ? Avant ma retraite. 

Le prochain changement sera le dernier. A défaut d'être sur la bonne voie, autant faire en sorte qu'elle soit la moins pénible possible. 

Avoir une juste ambition fera sans doute la différence. 

Quels voeux pour cette année ? 

Pour moi qui subit si durement ma solitude, il n'y a pas 10000 solutions. 

Comme toutes mes bonnes résolutions des années précédentes, je vais dire qu'il faut que je multiplie mes relations. Et comme toujours, je vais retomber dans ma petite vie routinière, sans faire davantage d'efforts et en me voilant la face, comme j'ai pu le faire avec maman. 

Rien ne changera si je ne prends pas la vie à bras le corps. Celle-ci m'a fait comprendre que la chance ne viendrait pas à moi si je n'allais pas me battre pour la provoquer. C'est injuste, mais c'est comme ça. 

Ce n'est pas le nombre de sorties qui changeront la donne, quoique, mais c'est mon changement d'état d'esprit. C'est mon aptitude à prendre contact avec les gens, à faire des activités même si elles ne m'emballent pas, à échanger avec elles même si elles ne me paraissent pas intéressantes... Bref, à garder l'esprit ouvert et accueillant et à apprécier d'être avec les autres, même si je ne me sens pas plus d'affinités que cela. 

Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas que je sois sélective, mais simplement plus opportuniste, plus intelligente dans ma façon de me comporter. 

C'est une lutte contre ma position de victime. C'est être actrice de mon changement. 

Croire qu'il va m'arriver quelque chose de bien. 

Ce serait quoi ? 

- L'amour d'un homme

- Appartenir à une famille

- Voyager

- Une maison

- Du sexe

Enfermée dans cette solitude depuis des années, je me heurte toujours à la même certitude : cela ne peut pas arriver. 

Je me suis toute ma vie battue pour arracher une once de la chance que les autres ont naturellement et dont ils ne se rendent pas compte. Absolument tout ce qui peut paraître évident, me paraît à moi comme une bataille longue et douloureuse à mener. 

C'est comme si je devais payer dans cette vie, pour des crimes ou des comportements que j'ai pu avoir dans une vie antérieure...

Je n'ai pas eu beaucoup de chance en plus de n'avoir eu que peu d'amour. 

J'ai en ligne de mire une perspective bien sombre : celle de finir seule et vieille fille, malade, dont personne ne se soucie. Qu'ai-je donc fait pour mériter cela ? Si ce n'est effectivement que je paye pour quelque chose ? 

C'est comme si je n'étais pas légitime dans cette vie. 

Le rejet des autres, leur violence, leur intransigeance à mon égard... Mon Dieu, j'ai tant de traumatismes en moi !

Je suis une femme blessée.